C’est quoi la RE 2020 ?
La décret RE 2020, Règlementation Environnemental 2020 est la réglementation qui remplace la RT Règlementation Thermique 2012. Elle concerne toutes les constructions neuves qu’elles soient publiques, privées, résidentielles, appartements et maisons, à partir janvier 2022.
L’application pour les bureaux et bâtiments d’enseignement primaire et secondaire fera son entrée en vigueur en juillet 2022. Concernant les bâtiments tertiaires (EHPAD, commerces, gymnases, restaurants…) et constructions provisoires et extensions (selon surfaces), la mise en application se fera à partir du 1er janvier 2023.
Les premières règlementations thermiques remontent au choc pétrolier de 1974 et avaient pour objectif de limiter la consommation des logements neufs et rénovés. Chaque nouvelle version a durci fortement les attentes. Mais le décret RE2020 comprend plus de critères que la RT 2012, puisqu’elle prend en compte la performance énergétique et ajoute l’empreinte environnementale du bâtiment et de sa construction ainsi que sa production d’énergie. La RE2020 initie le concept de bâtiment à énergie positive, appelé aussi « BEPOS » pour bâtiment à énergie positive, dans le Plan Bâtiment Durable.
C’est une réglementation d’objectifs, à l’instar du Décret Tertiaire, qui autorise une liberté totale de conception, le seul défi portant sur la réduction drastique de la consommation d’énergie. L’unique objectif est que les seuils de consommations d’énergie primaire seront abaissés d’environ 15% à 20% par rapport à la RT 2012.
Qu’est-ce qu’un bâtiment BEPOS à énergie positive ?
Un bâtiment à énergie positive, BEPOS, est un bâtiment qui produit plus d’énergie (électricité, chaleur, climatisation) qu’il n’en consomme pour son fonctionnement. Pour y parvenir, c’est généralement un bâtiment passif à très haute performance énergétique qui associe des moyens de production d’énergie supérieurs à ses besoins en énergie.
En fait, le décret RE 2020 est la transposition en règlementation du label E+C – (Énergie Positive et Carbone Négatif) qui depuis 2018 récompense les bâtiments qui associent énergie positive et faible impact environnemental.
Les avantages de la RE 2020 ?
L’objectif est clairement affiché de pouvoir réduire la consommation au maximum, voire produire plus que ce qui est consommé. C’est-à-dire une facture énergétique extrêmement réduite, voire inexistante. La performance de l’isolation permet de conserver une température intérieure agréable en toute saison. Certains bâtiments n’auront donc jamais besoin d’être chauffés.
Si la réflexion est engagée dès la conception, le surcout d’un bâtiment certifié RE 2020 est estimé à environ 10 % par rapport à un bâtiment RT 2012. Ce delta sera rapidement et entièrement compensé par les économies d’énergie réalisées. Compte-tenu de l’augmentation du prix des énergies, les gestionnaires de bâtiment ont compris l’intérêt d’investir (CAPEX) pour gagner en exploitation (OPEX). Le recours à la GTB et à la GTC est aussi imposé par le décret BACS et permettra de nombreuses économies d’énergie.
À cette approche financière, la Réglementation Environnementale inclue le bien-être des usagers et ne se limite pas à une réglementation thermique. Ainsi elle considère et mesure la qualité de l’air intérieur, favorise une température naturelle en toute saison et une absence de courants d’air.
L’isolation phonique n’est pas oubliée. La réglementation prend en compte la diminution des bruits extérieurs et des bruits intérieurs, liés au fonctionnement des équipements par exemple.
Quelles différences entre la RT2012 et la RE2020 ?
La RT2012 exigeait de ne respecter que 2 critères :
- Le Bbio : niveau de performance de l’enveloppe du bâtiment,
- Le Cep : niveau de performance de ses équipements.
La RE2020 est une nouvelle réglementation qui va plus loin en considérant :
- Une seule surface de référence, la surface habitable (SHAB), fini les SHON et SHOB.
- Les données météorologiques doivent être mises à jour et seront plus contraignantes.
et 6 nouveaux critères apparaissent, chacun ayant une valeur maximale à ne pas dépasser :
- le Bbio, le Cep et Cepnr pour la performance énergétique de la maison,
- le DH pour le nombre de Degrés-Heures (DH) d’inconfort estival,
- ic énergie et ic construction pour l’impact carbone de la vie du logement.
1 – La maison doit respecter 3 critères liés à sa performance énergétique :
Le Bbio
Toujours là pour définir le niveau de performance de l’enveloppe du bâtiment. Son seuil maximal va imposer une performance de l’enveloppe en moyenne 30% supérieure à celle connue en RT2012. Cette différence se fait avec des modulations selon la localisation, la surface moyenne des logements, la surface du bâtiment, l’exposition au bruit et la surface des combles aménagés.
Dans la RE 2020, les besoins en refroidissement seront systématiquement comptés, que le bâtiment soit climatisé ou non. Le Bbio max sera de :
- 63 points en Maisons Individuelles (MI)
- 65 points en Logements Collectifs (LC)
Le Cep
C’est la consommation en énergie primaire du bâtiment, modulée en fonction de la localisation géographique, la surface moyenne des logements, la surface du bâtiment, la surface des combles aménagés et la catégorie de contraintes extérieures. Dans la RE 2020, il sera calculé sur :
- Les 5 usages de la RT 2012 (chauffage, climatisation, ventilation, ECS, éclairage et auxiliaires de ventilation et de distribution),
- Les consommations associées aux déplacements internes des occupants (ascenseurs ou escalators), éclairage et ventilation des parties communes et éventuels parkings.
Cet indicateur est exprimé en kWhep/m²/an. Le Cep max sera de :
- 75 kWhep/m²/an en MI
- 85 kWhep/m²/an en LC
Il est modulé en fonction de la localisation géographique, la surface moyenne des logements, la surface du bâtiment, la surface des combles aménagés et la catégorie de contraintes extérieures.
Le Cepnr
Ce sont les mêmes usages que le Cep, mais cet indicateur porte sur la consommation conventionnelle du bâtiment en ne conservant que la part non renouvelable. Par exemple, le solaire photovoltaïque étant une énergie renouvelable, la consommation de la partie de la maison chauffée au bois sera considérée nulle dans cet indicateur.
Les valeurs maximales sont de :
- 55 kWhep/m²/an en MI
- 70 kWhep/m²/an en LC
2 – La maison doit respecter un critère lié à l’inconfort d’été : le DH
Cet indicateur cumule sur une année, le dépassement (en degré), l’intensité et la durée (en heure) par rapport à la température limite d’inconfort fixée à 26°C.
Il s’agit de la somme de l’écart entre la température ressentie et la température de confort adaptatif.
DH = ∑ h x (Tint ressentie –T confort adaptatif)
Prenons un exemple concret : si la température intérieure est de 30°C pendant 2h, on obtient 8 degrés heure d’inconfort (4°x 2 heures).
Il existe deux seuils pour le DH : un seuil bas fixé à 350 et un seuil haut fixé à 1250, soit une période de 25 jours durant laquelle le logement est à 30 °C la journée et 28 °C la nuit.
En dessous de 350 DH, la maison est jugée confortable en été. Entre 350 DH et 1250 DH, l’inconfort en été de la maison est jugé tolérable. Une pénalité s’applique pour les bâtiments non climatisés et s’ajoute aux consommations d’énergie du Cep et du Cepnr. Au-dessus de 1250, la maison est jugée non conforme et on doit revoir sa conception.
Cet indicateur DH va encourager l’utilisation de systèmes passifs type volets roulants pilotés ou brasseurs d’air.
3 – La maison doit respecter 2 critères liés à sa performance carbone
Indicateur carbone Energie « ic énergie »
Cet indicateur correspond à l’impact carbone de la consommation d’énergie de la maison pendant son exploitation estimée à 50 ans. La RE2020 accélère la transition vers une énergie plus décarbonée : l’électricité, le bois.
L’ic énergie est calculé avec la méthode dynamique à partir des consommations d’énergies finales de chaque vecteur énergétique sur 50 ans, multiplié par le coefficient moyen de pondération de l’impact sur le changement climatique (l’ACV dynamique) égal à 0,79 :
Ic énergie = (∑ Energie finale consommée x Facteur émission) x 0,79
Indicateur carbone Construction « ic construction »
Cet indicateur correspond à l’impact carbone des produits de construction et équipements, sur l’ensemble du cycle de vie du bâtiment pour une durée de 50 ans.
L’ic construction est découpé en 13 lots auxquels on ajoute l’impact relatif aux fluides frigorigènes utilisés. Ensuite sont ajoutées les émissions liées à l’utilisation d’énergie lors de la phase chantier.
Pour le calculé, il suffit d’additionner l’impact climatique de chaque composant du bâtiment en se référant à la base INIES. La méthode dynamique est également utilisée pour le calcul.
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